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Centrale du Bugey: lettre ouverte

LETTRE OUVERTE A LA PRESIDENTE DE LA CLI (Commission Locale d’Information) DU BUGEY

Objet: réunion ouverte au public de la CLI du Bugey, le 16 décembre 2019

Chambéry le 13 décembre 2019

Madame La Présidente,

J’habite à une cinquantaine de kilomètres de la centrale nucléaire du Bugey et de ses installations extrêmement dangereuses.J’ai appris qu’une réunion ouverte au public, de la Commission Locale d’Information, est organisée le 16 décembre à Saint Vulbas avec à l’ordre du jour l’extension du PPI à 20 km autour de la centrale.

Je sais qu’en cas d’accident grave dans un réacteur nucléaire les retombées radioactives auront un effet délétère à des distances bien plus importantes que les 20 km prévus comme périmètre d’intervention du PPI. Une étude publiée en 2019 par l’Institut Biosphère et l’Université de Genève l’a clairement montré.

Et un accident grave n’est pas une vue de l’esprit pour ce qui concerne la centrale nucléaire du Bugey:

-ses installations dépassent l’âge canonique et des composants essentiels pour la sûreté (cuves, générateurs de vapeur, enceintes des réacteurs, piscines d’entreposage des «combustibles usés», réseaux électriques, etc.) sont fragilisés;

-de nombreuses pièces des réacteurs ne sont pas conformes aux normes de sûreté et comportent des malfaçons graves sur des soudures (cuves, générateurs de vapeur, etc.);

-l’essentiel de la maintenance des réacteurs est réalisé par des entreprises sous-traitantes d’EDF, afin de réduire les coûts et de permettre de répartir les doses de radioactivité reçues sur un grand nombre de personnes, dont les conditions de travail et les statuts précaires sont un facteur aggravant pour la sûreté.

A tout cela s’ajoutent les risques externes, inondations, tremblements de terre, chute d’avions, terrorisme, …qui pourraient avoir des conséquences dramatiques sur ces installations à haut risque. Et l’extrême fragilité financière d’EDF n’arrange rien. Elle ne permettra pas de réaliser correctement l’ensemble des travaux annoncés comme indispensables pour prolonger les réacteurs au-delà de 40 ans.

Dans ces conditions, comment ne pas imaginer que le PPI est un leurre destiné à masquer la triste réalité: il n’est déjà plus possible de garantir de manière absolue la sûreté et la sécurité de la centrale nucléaire du Bugey et ce sera encore moins possible si les réacteurs sont prolongés après 40 ans.

Madame La Présidente, vous qui êtes bien placée pour disposer des bonnes informations au moment utile, où avez-vous prévu de fuir en cas d’accident à la centrale nucléaire du Bugey ?

Pour éviter à ceux qui n’ont ni les moyens, ni les bonnes informations, d’être confrontés à cette épineuse question il est préférable de mettre définitivement à la retraite ces installations obsolètes. De toute façon elles coûtent beaucoup trop cher à la collectivité pour qu’il soit acceptable de les maintenir en fonctionnement.C’est d’ailleurs ce qu’ont signifié, à la Ministre de la transition écologique et solidaire, les 11430 signataires dela pétition pour la mise à l’arrêt définitif des réacteurs nucléaires du Bugey avant leur quatrième visite décennale.Veuillez recevoir, Madame La Présidente, mes respectueuses salutations.

François VALLET

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