La Clusaz : une retenue collinaire pour la neige artificielle
Des atteintes graves à un environnement, jusqu’ici préservé.
Aujourd’hui, on sait que nos territoires de montagne doivent rapidement s’adapter, et tout mettre en œuvre pour lutter contre le réchauffement climatique, qui est deux fois plus rapide dans les Alpes, qu’ailleurs sur le territoire. Pendant ce temps là, la station de ski de La Clusaz (Haute-Savoie) s’est fixée pour objectif de couvrir d’ici peu 45% de son domaine skiable en neige artificielle, contre 27% aujourd’hui. Pour cela, la commune projette de construire une retenue collinaire de 148 000 m3, qui impactera 8 hectares d’habitats naturels, riches en biodiversité, avec une digue de 12 mètres de haut.
A ce jour, l’enquête publique a mobilisé 1 876 avis dont 76% sont contre la création de cette retenue. Malgré cela,
la Préfecture de Haute-Savoie a donné un avis favorable en précisant : « Ayant conscience que ce projet n’est pas d’utilité publique pour l’ensemble de la population française, la commission chargée de l’enquête publique considère qu’il est d’intérêt public pour la population de la Vallée des Aravis qui vit du tourisme sous la forme actuelle ».
Une véritable fuite en avant des élus, et des questions d’avenir complètement occultées.
A travers l’exemple de la retenue collinaire de La Clusaz, soutenue par l’ensemble des élus Les Républicains et La République en Marche de Haute-Savoie, c’est l’évolution des territoires de montagne qui est en jeu.
D’autres retenues collinaires sont en projet sur l’ensemble du massif alpin, soutenus politiquement et financièrement par l’exécutif de la Région Auvergne Rhone Alpes. Cette fuite en avant est irresponsable car ces aménagements centrés sur le « tout ski » ont un impact fort sur l’environnement, l’artificialisation des sols et la destruction d’habitats protégés, auxquels il faut ajouter une dépense d’argent public qui devrait servir à l’adaptation de nos stations au réchauffement climatique et au manque de neige.
Europe Écologie Les Verts soutient les collectifs et associations mobilisés contre ces projets et la politique climaticide menée dans une bonne partie des stations de montagne. Une autre politique d’aménagement de la montagne est possible, centrée sur une diversification des activités et un tourisme respectueux des milieux fragiles de l’espace alpin.
Eva Sas et Alain Coulombel, porte-paroles