Soirée ciné-débat
À propos du film ” rêves sans étoile”:
Un film de 2016 de 80 minutes.
Téhéran. Dans une prison pour mineures délinquantes, une vaste pièce encadrée de lits métalliques rassemble une vingtaine de jeunes filles. Les oreillers recueillent leurs larmes et les cahiers leurs rêves d’adolescentes. Dans ce lieu où se concentre une détresse poignante, ces filles qui n’ont connu qu’abandon, violence et drogue goûtent un peu de sécurité et de chaleur humaine. Au point que certaines redoutent leur libération.
Sous couvert d’une enquête sociologique, le réalisateur (que les filles appellent vite “Tonton”) a obtenu l’autorisation de tourner dans ce misérable gynécée. Huis clos, le film ne quitte pas l’enceinte de la prison : la grande pièce à vivre où se déroulent les repas, les jeux et les prières, le parloir, le bureau où le fil tordu du téléphone dit assez la difficulté de parler avec le dehors, la minuscule courette, enfin la guérite par où l’on sort pour retomber dans le malheur des bas-fonds. Malgré la tristesse qui se lit sur les visages, la bonne humeur, la solidarité et la douceur sont de règle au sein du groupe. Mais dans les brèves interviews menées en tête à tête, les jeunes filles brisées racontent ce qu’elles ont subi : les coups, les viols intra-familiaux, le père qui prostitue ses filles pour se payer de la drogue et qu’on finit par assassiner, ce monde sans foi ni loi qui se cache dans les plis de la vertueuse République islamique.